Légumineuse Du lupin aplati pour complémenter les vaches
Dans le Morbihan, Claude et Sylvie Le Priol cultivent cette légumineuse depuis six ans.
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« Nous avons lancé notre conversion en bio en 2014 en venant d’un système maïs-soja. Le sujet de la ressource en protéines pour l’alimentation des 50 laitières (1) a rapidement été mis sur la table », expose Claude Le Priol, installé avec son épouse Sylvie à Baud, dans le Morbihan.
Les éleveurs misent en premier lieu sur l’herbe pâturée. Sur les 80 ha de SAU de l’exploitation, 50 ha de prairies sont accessibles en sortie de bâtiment. Elles sont composées d’un mélange équilibré de ray-grass anglais et de fétuque élevée, ainsi que de trèfle blanc. « Nous avons constitué des parcelles de 2 ha, détaille Claude. Les vaches y restent trois jours, soit six repas. Elles entrent à une hauteur d’herbe de 18 cm, et sortent à 5 cm. » Le pâturage en plat unique dure 3 à 6 mois selon les années. Du foin ou de l’enrubannage de ray-grass hybride et trèfle violet, récoltés sur un îlot de 20 ha pour la fauche, viennent au besoin compenser le manque d’herbe pâturée, et servent de base de l’alimentation l’hiver.
Pas de problèmes d’appétence
Pour compléter la ration des laitières, Claude et Sylvie ont d’abord essayé un mélange de triticale et de féverole. Ils l’ont toutefois jugé trop peu intéressant sur le plan nutritionnel. Au sein de leur groupe technique, un éleveur cultivant du lupin jaune leur a mis la puce à l’oreille. Les premiers essais conduits en 2017 se sont avérés concluants. Désormais, le couple implante chaque hiver environ 1,5 ha de lupin jaune et 2,5 ha de lupin blanc, tous deux semés en association avec de l’orge ou du triticale. Chaque espèce est semée à 100 kg/ha. « Les rendements sont en moyenne de 4 t/ha, dont 2,5 à 3 t/ha pour les lupins, indique Claude. Nous en gardons 3 t que nous aplatissons pour les vaches et pour la fabrication de semences. Le reste est vendu. »
En hiver, la ration à base de foin est ainsi complétée par un mélange de 2 kg de grains aplatis dont 800 g de lupin blanc, et le reste composé d’orge et d’avoine. Si besoin, les meilleures productrices reçoivent en supplément 1 kg de lupin jaune aplati. Il en est de même l’été. Les valeurs alimentaires de la légumineuse donnent satisfaction à Claude et Sylvie. Le lupin blanc affiche 1,04 UFL/kg de MS, 190 g/kg de PDIN et 140 g/kg de PDIE. Le lupin jaune est de qualité similaire, à raison de 1,04 UFL, 195 g/kg de PDIN et 150 g de PDIE. Aucun problème d’appétence n’est relevé. Au contraire, « les vaches les plus performantes se ruent sur le lupin jaune quand elles en reçoivent », sourit Claude. De quoi assurer à son élevage une totale autonomie protéique, et transformer une partie de la production en beurre. « Depuis que nous utilisons du lupin, le lait est plus facile à travailler ! »
(1) Croisement de plusieurs races : montbéliarde, pie rouge, normande, froment du Léon et prim’holstein.
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